À l’occasion des 150 de la GRC, les employés de la Division O se souviennent de leur service : le sergent d’état major Terrance Cameron (retraité)

La présente séance de questions et réponses avec le sergent d’état‑major Terrance Cameron (retraité) s’inscrit dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la GRC. Celui qui a été gendarme à la GRC et enquêteur principal pour les Nations Unies nous raconte quelques-unes de ses expériences. Sa carrière s’est échelonnée sur 40 ans, de l’obtention de son diplôme (troupe 27) en 1974 jusqu’à sa retraite des Nations Unies en 2013.

Parlez‑nous un peu de votre parcours.

Mon expérience au sein de la police fédérale est vaste, mais j’ai fait mes débuts dans les services généraux et les patrouilles routières. J’ai notamment pris part à des patrouilles par navette aérienne dans les régions du Nord, une expérience qui m’a façonné en tant que policier.

J’ai travaillé au sein de la Division O (Ontario) dans les sections de l’immigration et des douanes, de l’exécution des lois fédérales et des opérations criminelles. C’est à cette époque que j’ai eu l’occasion d’aller en détachement durant six mois à Cornwall, lors de la crise d’Oka en 1990, où j’étais responsable du Groupe de lutte contre la contrebande. 

Par ailleurs, j’ai participé à quelques missions de maintien de la paix pour les Nations Unies, dont l’opération de la Force de protection des Nations Unies FORPRONU en ex-Yougoslavie, à titre de commandant de base, et membre de la police civile à Grubisno Polje, en Croatie ainsi qu’à Gorazde, en Bosnie-Herzégovine.

En fait, en 1998, j’ai pris congé de la GRC afin de joindre le Tribunal pénal international des Nations Unies pour la Yougoslavie (TPIY) en tant qu’enquêteur principal basé à La Haye aux Pays‑Bas. 

J’ai pris ma retraite de la GRC en 1999 afin d’occuper un poste permanent en tant qu’enquêteur principal pour le TPIY, puis j’ai pris ma retraite définitive en 2013.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre passage à l’École de la GRC (la division Dépôt)?

sergent d’état‑major 
Terrance Cameron (retraité)

Je me souviens à quel point j’étais émerveillé de me trouver là où tous les membres de la GRC qui m’ont précédé ont dû faire leurs preuves. Je m’étais senti interpellé par la notion de troupe, où l’on prend soin des uns et des autres, où l’on apprend à collaborer et à cultiver l’esprit d’équipe. J’étais extrêmement fier de suivre la formation jusqu’au bout et d’obtenir mon diplôme, et je sais que tous ceux qui m’ont précédé et succédé partagent cette émotion.

Lorsque vous repensez à vos années de service, y a-t-il une période ou un type de travail qui vous semble particulièrement digne de mention?

Je dois dire que mon travail dans la région nordique de Norway House (Division D au Manitoba) a été d’une grande importance pour moi. Dans ce milieu, même les membres subalternes se voyaient confier des enquêtes majeures, ce qui n’arrivait que rarement dans les détachements du Sud. Les patrouilles « solo » sur le territoire et les visites aux réserves accessibles par voie aérienne seulement étaient fréquentes, et je devais être paré à toute éventualité. J’en ai beaucoup appris sur la manière de mener des enquêtes et j’ai acquis d’excellentes compétences en communication, ce qui m’a permis de bâtir ma confiance et de me préparer à mes fonctions futures.

Du haut de votre expérience, si vous pouviez donner un conseil au jeune cadet que vous étiez pour l’aider dans sa future carrière, que lui diriez-vous?

Vise toujours à donner le meilleur de toi-même, et sache que chaque personne que tu côtoieras aura quelque chose à t’enseigner, que ce soit quelque chose que tu voudras reproduire ou, au contraire, éviter de faire.

Décrivez‑nous le moment dont vous êtes le plus fier, ou celui qui a été le plus difficile ou le plus effrayant dans l’exercice de vos fonctions.

Sans aucun doute, l’incident le plus effrayant s’est produit lors d’une patrouille de nuit en motoneige près de l’aéroport d’Island Lake, dans le Nord du Manitoba. La glace a cédé sous le poids de la motoneige de l’agent de bande avec lequel je faisais équipe, et l’agent s’est enfoncé dans l’eau glacée. Le sortir de là s’est avéré pénible; sa taille était plus imposante que la mienne, et je me suis enfoncé dans l’eau à mon tour, mais j’ai réussi à m’en extirper. Ensuite, avec grande précaution, nous avons traversé le lac gelé à pied pour aller chercher aide et refuge, car je ne pouvais pas prendre le risque de nous transporter tous deux en motoneige sur la glace fine. Depuis ce jour, je crains de me retrouver sur des étangs ou des lacs gelés.

Mes deux missions de maintien de la paix ont été extrêmement importantes, et j’en ressens une immense fierté. Être responsable au jour le jour de prendre soin de mon personnel et de venir en aide aux gens de la région s’est avéré à la fois stimulant et épuisant. Et cela en a tellement valu la peine! Le fait d’accomplir des actions qui ont une incidence positive sur tant de personnes m’a permis de composer avec les aspects plus difficiles du travail.

Depuis votre retraite, est-ce important pour vous d’entretenir un lien avec la GRC? Dans l’affirmative, qu’avez-vous fait pour conserver ce lien?

La GRC devient une partie intégrante de la vie de ses membres. J’aime entretenir ce lien par l’entremise de l’Association des vétérans, où j’occupe le rôle de secrétaire de division. De plus, je fais partie de groupes de la GRC sur les réseaux sociaux, ce qui me permet de garder le contact.  

J’ai travaillé fort pour projeter l’image de la Gendarmerie qui m’a façonné, et je suis fier de souligner ce jalon en tant que vétéran de la GRC.
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